Police française et Occupation allemande…
Il y a 70 ans, le 8 août 1942 : Présentation devant les préfets régionaux des sinistres accords « Bousquet-Oberg ».
Le chef des SS reconnaît à la police française son indépendance, ne l’obligeant plus à fournir otages et personnes arrêtées à l’occupant.
Déjà, depuis juin 1941, date de l’invasion de l’Union Soviétiques, les allemands devant envoyer des troupes sur le front de l’est, demandent à la police française une « collaboration » plus efficace : elle est chargée du recensement des juifs, de la tenue d’un fichier spécial (Tulard), des arrestations et des rafles (dont celle du Vel’ d’Hiv’).
La Police Nationale Française vient d’être officiellement créée le 23 avril 1941. Elle se compose de trois sections : la Sécurité publique (police urbaine), la police judiciaire et les renseignements généraux.
Les Brigades Spéciales des R.G. ont pour mission essentielle de traquer communistes et gaullistes. La Gestapo, d’abord dubitative quant à la qualité d cette police, finira par être admirative devant l’efficacité de ces équipes spécialisées dans les filatures et la traque des résistants.
Ce sont ces fameuses B.S. qui fileront, à partir de son domicile parisien, Missak Manouchian, résistant FTP qui devait rencontrer près de la gare d’Evry (Essonne) , Joseph Epstein, responsable des Francs-Tireurs Français pour l'Ile-de-France. Les deux hommes seront arrêtés après avoir vainement tenté d'échapper aux policiers en civil lancés à leurs trousses.
Manouchian sera fusillé avec 21 de ses camarades le 19 février 1944 , la filière ayant été entièrement remontée (voir schéma ci-dessous), la jeune femme du groupe Olga Bancic odieusement torturée sera décapitée en Allemagne. Quant à Joseph Epstein, il attendra le 11 avril suivant pour passer devant le peloton d’exécution avec 28 autres partisans français.
Groupe Manouchian fusillé au Mont Valérien
Schéma réalisé par la police après les filatures.
La baignoire
La Milice de Darnand créée en janvier 1943 torture, procède à des exécutions sommaires voire à des massacres (80 cadavres seront découverts dans un puit à St Amand-Montrond (juin 1944). En décembre 1943, le même Darnand est nommé chef de la police française en remplacement de Bousquet. Le modèle nazi devient la référence.
Une sinistre comptabilité sera établie : plus de 16 500 communistes et gaullistes auront été arrêtés par la police française dans les années 1942 à 44.
Préférant jeter un voile pudique sur un passé peu glorieux, le Général de Gaulle se résoudra à amnistier, après la guerre, tous les fonctionnaires qui auront collaboré.
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