Décryptages...

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NON aux TRAINS de la MORT....

   Manifestation contre le premier train privé...

 

       Plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés, à l’appel de la CGT et de SUD rail, à la gare de Lyon le 12 décembre dernier,  pour « accueillir » le  premier train de voyageurs privé, Thello qui assure la liaison Venise-Paris.

       Ce train était parti la veille au soir de Venise, sous les huées des cheminots italiens venus manifester, eux aussi, leur désaccord face à la mise en concurrence du transport des voyageurs.  Les salariés de Thello sont, selon R.Casini syndicaliste italien, rémunérés de 20 à 40% de moins que les cheminots au statut des entreprises publiques pour un temps de travail qui peut atteindre seize heures consécutives.

 

 

 

     Déjà, le 25/07/2009 Bastien Hughes écrivait dans les colonnes du Figaro:

    

      "SNCF : la concurrence fait craindre plus d'accidents...


        Pour être compétitifs, les opérateurs ferroviaires privés rognent sur la sécurité, affirment les syndicats, ce qui pourrait augmenter le nombre d'accidents de trains. 

 

        Après deux accidents récents et plusieurs incidents depuis l'an dernier, la CGT et la CFTC redoutent que la progression des opérateurs privés dans le transport de marchandises ne provoque davantage d'accidents ferroviaires.

 

          La libéralisation du transport ferroviaire provoque-t-elle davantage d'accidents ? Oui, répond la CGT-cheminots, qui affirme avoir observé «une recrudescence d'incidents et d'accidents» mettant «en cause les opérateurs ferroviaires privés chez qui la réduction des coûts et l'abaissement des conditions sociales sont la règle». De son côté, la CFTC se demande aussi «comment les opérateurs privés peuvent être compétitifs sans rogner sur la sécurité ?».

         Pour soutenir leur affirmation, les syndicats s'appuient sur des exemples récents. Le 20 mai, le trafic entre Paris et Bordeaux se retrouvait paralysé après le choc près d'Angoulême entre un train de fret SNCF et un train d'Euro Cargo Rail (ECR), dont le chargement de tractopelles se serait déplacé. Le week-end dernier, un autre train ECR déraillait, arrachant 350 mètres de voies à Forbach (Moselle), interrompant les circulations fret, TER et TGV. Selon la CGT, un train Colas Rail a fait de même dans la Marne, «avec arrachement de la voie et des caténaires». En 2008, le syndicat majoritaire de la SNCF avait déjà relevé une série de franchissements de feux rouges par d'autres opérateurs privés de fret, et surtout le «train fou» de Veolia qui avait traversé en avril la gare de Montauban à 60-70 km/h en raison de l'absence d'un frein.

     

       Depuis l'ouverture du fret ferroviaire à la concurrence en 2006, les opérateurs privés ont vu leur part de marché face à la SNCF augmenter fortement, atteignant 12% en mai 2009.

Le trafic international de voyageurs sera à son tour ouvert à la concurrence en 2010, avant le trafic national.

      Après l'accident près d'Angoulême en mai, PS, Verts et NPA avaient pointé les effets de la libéralisation du transport ferroviaire

 

 

 

Article du Morning Star: (février 2010)

« L’Union Européenne nous expose à une catastrophe ferroviaire » 

 

Brian DENNY

           Ce matin du 15 février 2010, il faisait froid et il neigeait en Belgique, plus précisément à Hal-Buizingen, une banlieue tranquille de Bruxelles. Des passagers étaient montés dans le train juste après 8 heures pour se rendre à leur travail. Vers 8 heures 30, leur train entra en collision avec un express. Il y eut 18 morts et 152 blessés.
         Le lendemain, les cheminots belges organisèrent une marche de protestation car ils savaient pourquoi cette catastrophe avait pu se produire. Gérard Gelmini, secrétaire général de la FGTB (Fédération Générale du Travail de Belgique), expliqua que des réductions budgétaires et des offensives contre les conditions de travail n’avaient cessé depuis que la Commission européenne avait déréglementé le trafic ferroviaire en 2005.
        Cette année-là, se conformant aux directives de la Commission européenne en matière de politique ferroviaire, le gouvernement belge divisa le réseau national unique (vieux de 170 ans) en trois filiales distinctes. Gelmini critiqua violemment « une augmentation démentielle en matière de productivité » qui, à ses yeux, mettait en péril les cheminots et les usagers : « Vous pouvez envisager toutes les mesures de sécurité que vous voulez mais cela n’a aucun sens sans investissements pour la formation et des conditions de travail décentes », ajouta-t-il.

        Cette catastrophe est la dernière d’une longue série qui a frappé le continent européen après les mesures aberrantes de déréglementation décidées par Bruxelles. De nombreux accidents graves ont concerné des trains de marchandises depuis la “ libéralisation ” de 2006.

 

        Commentaire d’un conducteur : "On a dit ici et là que le conducteur " n'aurait peut être pas respecté le signal d'arrêt "
Oui ...mais pourquoi ? Avait- il conduit beaucoup trop d'heures ? S'était- il endormi ? N'a-t-il pas vu le signal ? Autre motif ?
Il faut savoir qu'en France, pour ce qui nous concerne, le temps de conduite des conducteurs de la SNCF est limité à 6h30 par jour (faut ajouter les temps de manoeuvres et les autres tâches d'essais de frein etc...) pour une journée de service de 11h maximum. (alors que pour les autres compagnies privées c'est presque no limit ....)
D'ou un risque assez élevé de cartonner entre deux compagnies privées.
Actuellement une convention collective serait en négociation mais mon petit doigt me dit que ce n'est pas dans l'intérêt de Veolia de garder des taquets de sécurité ...
Moi personnellement je ne serais pas trop rassuré de savoir que le gars qui conduit mon train est au « manche » depuis 12 heures ....
Alors qu'on nous dit par exemple en voiture de s'arrêter toutes les deux heures"...

 

 

        Autres faits inquiétants:

 

        Le 26 avril 2008, une locomotive incontrôlée de Veolia a parcouru la gare de Montauban à plus de 60 kilomètres à l’heure. Sans la présence d’esprit des employés de la SNCF, elle aurait percuté un train régional de passagers bondé.

         En mai 2009, sous le tunnel du Livernan, en Charentes, une cargaison de tracteurs, transportée par la société Euro Cargo Rail, filiale de DB Schenker (multinationale d’origine allemande) heurta un train de marchandises de la SNCF.

 

 

 

L' Allemagne endeuillée par une catastrophe ferroviaire (Le Figaro du 30/01/2011)

 

 

 Tous les corps n'étaient pas encore identifiés dimanche matin.

 

 

            Dix personnes ont été tuées dans une collision entre deux trains dans l'est du pays, samedi soir. L'Allemagne est régulièrement touchée par de graves accidents ferroviaires.

 

            Un nouvel accident meurtrier a frappé, samedi soir, le réseau ferroviaire allemand. Un train de marchandises et un train régional de voyageurs se sont percutés en fin de soirée à Hordoff près d'Oschersleben, dans la région de Magdebourg. «C'est vraisemblablement le signal stop qui n'a pas été respecté. Que deux trains se rentrent dedans, ce n'est pas prévu dans le programme normal», a déclaré dimanche le chef du gouvernement régional, Wolfgang Böhmer.(Quel SCOOP!!!)

          Dix personnes ont été tuées dans cet accident, qui se serait produit à grande vitesse, d'après la police. Plus d'une dizaine de personnes ont aussi été grièvement blessées, dont plusieurs se trouvaient toujours dimanche matin dans un état critique. L'accident a par ailleurs fait une vingtaine de blessés légers. Au total, une quarantaine de personnes ont été évacuées vers des hôpitaux.

         Si l'hypothèse de l'erreur humaine paraît privilégiée, le scénario exact de l'accident, n'est pas encore connu. Le tronçon entre Magdebourg et Halberstadt, où a eu lieu l'accident, est une voie unique. Le train appartenait à la ligne HarzElbeExpress (HEX), exploité par la société privée Veolia. Il transportait une cinquantaine de personnes et a entièrement déraillé. La carcasse du train ainsi que de multiples morceaux de ferraille, des sièges arrachés, des éclats de verre étaient encore éparpillés dimanche matin aux abords de la voie ferrée. Le train de marchandises appartenait lui aussi à une autre entreprise privée.

 

 

La Deutsche Bahn AG (DB) dont les actions étaient détenues à 100 pour cent par l’Etat fut filialisée en 1999 en cinq entreprises différentes au sein du groupe même. Des opérateurs privés furent admis à exploiter les branches fret et trains régionaux.

 

        L'Allemagne a connu depuis l’ouverture de ses infrastructures ferroviaires au privé plusieurs accidents  particulièrement meurtriers ces dernières années.

       En 2006, l'accident d'un train expérimental Transrapid - un train à sustentation magnétique - avait fait 23 morts et 10 blessés, dans le nord-ouest de l'Allemagne. Le train était entré en collision à 170 km/h sur une voie d'essai, avec un véhicule d'inspection.

       Le précédent drame avait eu lieu en juin 2003 : six personnes avaient été tuées et 25 blessées dans une collision frontale entre deux trains régionaux près de Schrozberg.

       Mais la catastrophe ferroviaire la plus meurtrière du pays depuis 1945 remonte au 3 juin 1998 avec le déraillement d'un InterCity Express (ICE) reliant Munich (sud) à Hambourg, qui avait heurté une pile de pont: 101 personnes avaient péri et 88 autres avaient été blessées à Eschede, dans le nord de l'Allemagne.

 

La rentabilité à outrance du privé, appliquée au rail apporte une grande insécurité aux voyageurs, mais également aux marchandises (Gaz, produits pétrolier, chimie ou déchets nucléaires acheminés par convois). Sous-investissements sur les infrastructures, formations bâclées des agents qui assurent la sécurité, des conducteurs. Car la sécurité appliquée au rail a un coût et les sommes qu’elle exige rebutent les organismes privés qui se contentent du strict nécessaire.

 

 

 

 

Privatisation de British Rail

 

La privatisation de British Rail fut mise en œuvre en 1993 par le gouvernement

G.B. En Grande-Bretagne, British Rail avait été démantelé dès 1994 et réparti en une centaine d’entreprises. Suite à la privatisation qui avait eu lieu entre 1995 et 1997 une cinquantaine de grosses sociétés s’étaient établies peu de temps après. Le groupe privé Railtrack fut responsable des infrastructures et des voies ferrées. Celles-ci se trouvèrent bientôt dans un état si déplorable que des accidents mortels se multiplièrent. Railtrack fut dissout en 2002 et l’infrastructure fut à nouveau placée sous contrôle de l’Etat.

 

Accident ferroviaire de Hatfiel

Stèle érigée le long des voies de l'East Coast Main Line à la mémoire des victimes de l'accident de Hatfield

 

  

       L'accident ferroviaire de Hatfield s'est produit le 17 octobre 2000 à Hatfield dans le Hertfordshire (Angleterre). Bien que sa gravité ait été relativement limitée, cet accident eut d'importantes conséquences pour la gestion du réseau ferroviaire britannique.

Circonstances de l’accident:

        Un train Intercity de la compagnie Great North Eastern Railways venait de quitter la gare de King's Cross de Londres à 12h10, heure locale, à destination de Leeds et roulait à environ 180 km/h quand il dérailla soudainement au sud de la gare de Hatfield, vers 12h24. L'accident fit quatre morts et 70 blessés.

Causes:

       Une enquête préliminaire détermina qu'un rail s'était cassé au passage du train, et que la cause vraisemblable de cette rupture était des fissures microscopiques du rail. Cela conduisit à des mesures de limitation de vitesse sur une grande partie du réseau ferroviaire britannique, perturbant fortement de nombreuses lignes, pendant que les rails étaient minutieusement contrôlés. On constata la présence de fissures similaires à celles qui avaient causé la rupture de Hatfield, avec une fréquence particulièrement alarmante, sur la plupart des lignes du pays.

Conséquences:

        En conséquence, Railtrack, la société propriétaire et gestionnaire du réseau ferroviaire britannique, déclencha une campagne générale, et coûteuse, de remplacement des rails défectueux. Ces faits mirent en évidence le sous-investissement dont avait souffert le réseau britannique malgré les bénéfices réalisés par Railtrack. La spirale des coûts qui s'enclencha alors entraîna une série d'événements qui expliquent l'effondrement final de l'entreprise et son remplacement par une société sans but lucratif, Network Rail.

 

 

La catastrophe de Ladbroke Grove - 5/10/1999:

 

        Un train, conduit par M.H... qualifié seulement 2 mois plus tôt, a franchi un feu rouge (Signal Passed At Danger) et est entré en collision avec un autre train à grande vitesse.          

  L'enquête publique menée au cours de l'année suivante a dénoncé les méthodes de formation des conducteurs des trains de la Tamise.

En outre la Great Western, responsable de l'entretien des voies et de la signalisation n'avait pas été spécialement alertée par la défaillance de 8 SPAD en 6 ans et n'avait pas pris en compte, en particulier,les observations des conducteurs de trains au sujet de la visibilité des signaux devenu restreinte après des travaux d'électrification de lignes...  

 

         Ce fut le deuxième accident important en moins de 2 ans,le premier étant celui de Southall en septembre 1997 à quelques kilomètres à l'ouest.

 

        Ces deux accidents auraient été évités si un système de protection automatique avait été installé (Automatic Train Protection) ce qui fut refusé pour des raisons financières.

 

       La confiance des usagers à propos de la sécurité des chemins de fer privatisés  en fut sérieusement ébranlée.

 

 

 

 

 31 personnes tuées, 520 blessés...

  

  

  

 

 

 Le feu embrasa immédiatement un des wagons après la collision...

  

 

 

 



30/12/2011
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