Décryptages...

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"J'ai toujours été élu par une majorité de cons..." (Georges Freche)

                 De l'information et de la réflexion... 

 

 

 

                 A méditer, ces mots de Georges Frêche, ancien Président du Conseil Régional de Languedoc-Roussillon : 

 

                             « J'ai toujours été élu par une majorité de cons... » 

 

 

 

 

 

                 Il m'arrive souvent de penser à Yves Montand, homme d'une honnêteté intellectuelle, d'une modestie, d'un bon sens que personne (je l'espère) ne lui conteste, et plus particulièrement à son entretien avec Jacques Chancel (Radioscopie) en 1978.

 

 

                 Immense fut son désarroi lors de l'invasion de Budapest par les chars de l'armée rouge le 23 octobre 1956. Il ne déprogramma cependant pas sa tournée à Moscou, mais il demanda lors d'un tête à tête de quatre heures avec le Premier Secrétaire du Comité Central du Parti Communiste, Nikita Krouchtchev, des explications sur les causes de l'intervention soviétique en Hongrie.

 

 

                 Montand, c'était ça !!!!

 

 

                 Il revint en compagnie de Simone Signoret d'une tournée triomphale en URSS en 1957 complètement désabusé sur ce qu'il avait vu de l'application concrète du communisme.

 

 

                « Lorsqu'on s'est trompé, il faut le reconnaître », déclara-t-il.

 

 

                  Il fustigea alors « l'esprit de chapelle » des partis politiques, accueillant (embrigadant ?) des hommes ayant besoin de croire en quelque chose, chaudement réunis dans une cellule sécurisante. Et tant pis si on se trompe, l'essentiel étant la « chaude camaraderie ». Ces hommes, il ne les condamnait pas, il les comprenait, mais avait la rigueur intellectuelle de dire qu'ils étaient dans l'erreur et qu'on n'avancerait pas comme cela sans se remettre en question.

 

 

                    Sacré Montand  ! L'homme fut aussi sympathique que ses idées. Il renvoya, dos à dos, les communistes et les fascistes en demandant à ceux qui allaient participer aux matches de football en Argentine de ne pas oublier que "les coups de pieds qu'on donne dans un ballon, on les donne dans les testicules d'un homme  » (c'était bien sûr au moment de la prise du pouvoir en mars 1976 par la junte des militaires, « guerre sale » qui fit 30 000 victimes, en majorités des disparus).

 

 

                   Le dernier mot à méditer : « Je suis comme tout le monde, je cherche ; je ne crois pas aux plateformes sécurisantes très dangereuses pour tout le monde ".

 

 

                    En ces temps de période préélectorale où manipulations et coups bas vont progressivement s'intensifier, il est bon de rappeler que « le monde se nourrit d'un peu de vérité et de beaucoup de mensonge » R.Rolland.

 

 

                    Pour paraphraser Maurois, il devrait être un devoir pour chacun « d'analyser, avec une impitoyable lucidité, ce qu'on a dit et ce qu'on a tu ».

 

 

                     N'accordez jamais un blanc-seing à qui que ce soit ! Quel que soit le parti auquel il se réfère !

 

 

                     Il n'est de véritable démocratie sans électorat responsable donc éclairé et vigilant.....

 

 

                     Ici intervient donc le rôle primordial de l'éducation et de l'information.

 

 

                     L'éducation d'abord : comment ne pas s'étonner que les programmes scolaires n'imposent pas une approche critique des programmes télévisés alors que le temps moyen passé devant le petit écran est de 3h32mn par personne et par jour (Médiamétrie-boursier.com). On voudrait que les français continuent à être des «  veaux » (Charles de Gaulle), qu'on ne s'y prendrait pas autrement...

 

 

                     En ce qui concerne l'information générale, nous admettrons qu'elle est traitée par les médias suivants : journaux télévisés, presse quotidienne et presse hebdomadaire.

  Pour ce qui est des J.T., un de mes amis se disait attristé de constater qu'ils ne permettent pas aux citoyens d'apprendre les choses, de parler simplement et de façon pédagogique d'économie, de questions de société, ce qui devrait être la « mission » d'un journaliste et d'un J.T. digne de ce nom, faute de quoi on est assurée d'une démobilisation de l'électorat. Place est souvent privilégiée à l'info « émotion » (faits divers, sports) plutôt qu'à l'info « analyse ».

 

 

                      Qu'il me permette d'ajouter à la démobilisation, le risque d'être manipulé.

 

 

                       Présenter « l'info sans censure » comme le proposait (notez le passé, ce temps étant désormais révolu avec l'éviction de sa « redoutable » journaliste Audrey Pulvar), non sans malice I-Télé, est certes fondamental mais vu le peu de temps d'antenne, l'analyse approfondie de l'info relève plus de la presse quotidienne et surtout hebdomadaire.

 

 

                       La presse hebdomadaire d'information générale est sans conteste celle qui est amenée à présenter l'info , mais aussi et surtout à l'analyser et à la commenter, le quotidien n'ayant pas toujours le recul nécessaire.

 

 

                         Il est à ce sujet inquiétant de constater qu'une enquête de l'AEPM de1994 (désolé, je n'ai pas trouvé plus récent) faisait ressortir que le lectorat de la presse périodique d'information générale était composé « en majorité de catégories professionnelles supérieures » (Danielle Bahut-Leyser, professeur àl'Université de Nancy 2 et Hughes Chavenon, directeur d'études au CESP lors d'un colloque ADMITECH à Paris).

 

 

                          Quid des catégories non «  supérieures » dont le bulletin de vote déposé dans l'urne a la même valeur ? Où trouver cet « électorat éclairé » indispensable à toute démocratie ?

 

 

                            Il serait tentant d'avancer que les temps ont fort heureusement changés grâce à la formidable (et bénéfique ascension de la presse en ligne qui permet, pour un coût modique, non seulement de s'informer mais aussi de participer aux débats d'idées, la diversité de nos opinions, le fait que nous les présentions et en discutions avec conviction, certes, mais en respectant l'autre, étant une source d'enrichissement considérable. Mais force est de constater encore une fois que seule une minorité s'implique dans ces échanges...

 

 

                             Que vous en soyez d'autant plus ici remerciés, vous rédacteurs (trices) qui prenez sur votre temps pour écrire un article qui, tel un message dans une bouteille jetée à la mer, aura peu de chances d'être lu, sinon par quelques uns et que le plaisir de « frotter et limer » sa cervelle à celle d'autrui, selon l'expression de Montaigne, ne soit pas définitivement perdu....

 

                            

 

 



03/12/2011
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