Décryptages...

  Le bras de fer opposant Mittal au gouvernement a encore plombé la côte de l’exécutif, Jean-Marc Ayrault se situant à 25% d’opinions favorables et celle de François Hollande à 27% d’après un sondage réalisé selon la méthode des quotas entre les 5 et 11 décembre derniers par le Huffington Post.

Et ce n’est pas l’intervention de Nicolas Hulot, nouvel « envoyé spécial du Président de la République pour la protection de la planète » qui vient de déclarer sur France Inter « Avant de sacrifier 1 700 hectares de terres agricoles, je pense qu’aujourd’hui il y a à peu près 700 millions voire 1 milliard sur cet investissement. Il vaut mieux flécher, me semble-t-il, dans l’efficacité énergétique et dans le développement des énergies renouvelables. C’est mon sentiment, ma conviction et j’espère qu’il est encore temps de revoir la messe. »

Un sacré pavé envoyé en direction de Jean Marc Ayrault, certainement plus destructeur que ceux que reçoivent les garde mobiles sur le terrain de Notre-Dame-des-Landes.

De quoi déstabiliser définitivement le Premier Ministre dont la côte de popularité s’enfonce dans des profondeurs abyssales.

Cette chute sans précédent dans l’opinion publique pourrait faire réapparaître l’idée d’un possible remaniement ministériel et surtout d’un changement de premier ministre, celui-ci faisant habituellement figure de « super-fusible » dans les cas désespérés car étant, en principe, responsable de la politique du gouvernement.

Nous disons bien « en principe »  car Nicolas Sarkozy a bien démontré, s’il était encore nécessaire, que c’est le Président de la République le véritable patron, en position de force permanente car inattaquable, à l’inverse du premier ministre et du reste du gouvernement, ceux-ci pouvant être renversés par une motion de censure votée par l’Assemblée Nationale.

C’est bien là une des nombreuses ambiguïtés de cette Vè constitution.

Rappelons que dans les autres démocraties européennes (Allemagne, Italie) le rôle du Chef de l’Etat, se réduit, comme les monarques dans les pays scandinaves, à  être le garant de la continuité des institutions, étant sans réels pouvoirs. 

Quoiqu’il en soit, il est probable que les commentaires vont désormais aller bon train.

Si F.Hollande opte pour un changement, vers qui se tournera-t-il ?

Le nom de Manuel Valls (30% d’opinions favorables au dernier sondage) était très présent dans les bruits de cour ces dernières semaines.

N’oublions cependant pas Jean-Luc Mélenchon, dont la côte de popularité atteint 24% et qui a été reçu récemment par le président de la république, déclarant de façon sibylline à l’issue de son entretien qu’il ne refuserait pas le poste de premier ministre…

Possibles hésitations entre des personnalités aussi différentes ? Le cas ne serait pas banal…