Décryptages...

Sans tribune à l’Assemblée Nationale, ne possédant plus que son mandat de député européen quel peut-être désormais le rôle de Jean-Luc Mélenchon sur l’échiquier politique ?

Ses camarades du F.D.G., ayant refusé tout strapontin ministériel, peuvent certes, être la mauvaise conscience de cette Gauche qui semble s’éloigner de ses fondamentaux.

Car n’est-ce point la coalition des trois partis de gauche les plus importants (S.F.I.O., Parti Radical Socialiste et Parti Communiste) qui, sous le nom de Front Populaire, institua en 1936 ce que d’aucuns n’avaient jamais rêvé : les congés payés, la réduction du temps de travail hebdomadaire à quarante heures, la naissance des conventions collectives ?

Certes, les temps ont changé, la situation économique n’est plus comparable mais où se trouve l’esprit qui insuffla cette volonté de progrès à l’égard du monde ouvrier ?

Faisons cependant confiance à Mélenchon pour tenir le rôle dans lequel il excelle : celui d’aiguillon principal, son dard étant particulièrement  acéré…

Théoriquement, pas de crainte pour le P.S. qui dispose de la majorité, tant au palais Bourbon qu’au palais du Luxembourg (sans parler des régions !)

Mais la parole du tribun, désormais libre de toute obligation, peut, paradoxalement, s’en trouver amplifiée et réveiller, dans l’anathème, la léthargie d’une population pour le moins anesthésiée.

C’est, dans cet esprit qu’il a déclaré aujourd’hui à  Benoît Hamon, à Henri Emmanuelli et Marie-Noëlle Lienemann, figures de la gauche du P.S.  "Mes amis, vous devez peser de tout votre poids pour obtenir les lois dont nous avons besoin. Assez de paroles, des actes. Nous avons besoin que vous veniez nous aider dans notre bataille pour booster la gauche. C'est nous, la locomotive, bon sang ! Venez mettre un peu de charbon pour qu'elle avance !"