Décryptages...

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La Maison « Poulaga » en émoi….

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Semaine difficile pour les services de police…

 

1) Dimanche dernier, Maître Michael Corbier se déplace au commissariat de Nanterre pour défendre les frères Karabatic soupçonnés « d’escroquerie par manoeuvre frauduleuse aux dépens de la Française des Jeux », «s'étant entendus préalablement pour modifier ou altérer le déroulement normal de la rencontre entre Cesson et Montpellier»et placés en garde à vue.

 

 Ils refusent, comme la loi leur y autorise, de répondre aux questions des policiers, préférant attendre leur avocat.

 

Lorsque celui-ci arrive, il est, selon ses dires, pris à partie par les officiers de police judiciaire, agacés par ces pertes de temps :

 

« «Quand je suis arrivé, les policiers ont vu que je n'étais ni Dupond-Moretti ni Phung. Ils m'ont pris pour un petit jeune. Ils ont voulu en profiter», précise-t-il,  ajoutant qu’ils lui avaient déclaré : « vous allez être connu pour être l'avocat qui aura envoyé Nikola Karabatic en prison; ça va pas vous aider pour votre carrière; vous devriez bien réfléchir avant d'aller voir votre client; on va saisir votre bâtonnier; on va appeler un avocat commis d'office. On a eu le juge au téléphone et il est très en colère contre vous».

 

 Maître Dupont-Moretti , scandalisé, a déposé une plainte contre la Police Judiciaire pour : « menace et acte d'intimidation commis envers un avocat en vue d'influencer son comportement».

 

Et le maître du barreau d’ajouter : « Je trouve le comportement des policiers plus grave que des paris sportifs ».

 

 

 

 

2) Dans une affaire d’une toute autre importance, douze policiers de la brigade anti-criminalité (BAC) du nord de Marseille ont été déférés au parquet vendredi, soupçonnés d'avoir volé et extorqué de l'argent et de la drogue à des dealers, une véritable "gangrène" selon le procureur Dallest, qui n'exclut pas d'autres mises en cause évoquant « une affaire lourde, loin d’être terminée ».

 

Des micros et caméras placés dans les locaux de la BAC et dans les véhicules de fonction « sont accablantes » et font apparaître « tout un catalogue d'agissements inacceptables ».

Vol, racket, trafic de drogue, "tout y passe et de façon répétée dans le temps",

 

Ajoutons que du haschich et des sommes d’argent ont été retrouvés dans les vestiaires et les faux plafonds de la BAC des quartiers nord de la ville.

M. Dallest a ajouté que  le parquet allait  requérir "fermement" le placement en détention provisoire des suspects. 

 

Précisons que  la BAC nord de Marseille compte 70 membres au total.

 

Il aura fallu  le témoignage à la télévision, début septembre, d'un homme se présentant comme un ex-policier de la BAC, révoqué en mars pour avoir relâché un dealer et ses produits sans informer sa hiérarchie pour déclencher l’affaire. De dos et la voix modifiée, cet homme, dont l'arrêté de révocation n'a pas été pris officiellement, avait dénoncé sur France 3 des vols d'argent, de drogue, disant avoir subi "des menaces" pour avoir voulu dénoncer ces pratiques.

 

 

 Alphonse Giovannini, du syndicat Unité SGP Police s’est ému : "les policiers sont blessés dans leur chair. Il y a des collègues qui ont trahi la profession, mais c'est une infime partie". "Quand tout un service est touché, on a du mal à croire que ça s'est fait comme ça, sans que personne le sache"

 

 

"Ce que je regrette, c'est que personne dans la hiérarchie n'ait pu arrêter tout cela alors qu'on a une pluralité d'acteurs et que ça durait depuis plusieurs années", a renchéri Yves Robert, du Syndicat national des officiers de police.

 

 

Pluralité d’acteurs et durée pendant plusieurs années, effectivement.

 

 

Permettons-nous de nous interroger.

 

La profession, tous grades et toutes fonctions confondus, subit une pression énorme. Tout est verrouillé. Le mot d’ordre « devoir de réserve » est brandi comme une menace.

 

Défense de l’Institution Policière !

 

Les policiers Sihem Souid, Laurent Cuenca  et bien d’autres ont été victimes de ces pressions, de ces intimidations.

 

 

Rappelons :

 

l'Article 40 du CPP qui stipule: "Toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l'exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d'un crime ou d'un délit est tenu d'en donner avis sans délai au procureur de la République et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs".

 

- Article 122-4 du Code Pénal:

« N'est pas pénalement responsable la personne qui accomplit un acte prescrit ou autorisé par des dispositions législatives ou réglementaires.

N'est pas pénalement responsable la personne qui accomplit un acte commandé par l'autorité légitime, sauf si cet acte est manifestement illégal. »

 

Cette question sur la responsabilité pénale du fonctionnaire est (ou était, vu mon âge), qu’il me soit permis ici de l’annoncer, le type de question « bateau », figurant aux concours d’officiers de police.

 

Ainsi, l’ensemble des fonctionnaires agissant sur ordre manifestement illégal tombe sous le coup de l’article ci-dessus mentionné.

 

Permettons de préciser que c’est une question purement théorique. 

 

Quel fonctionnaire de police va refuser d’exécuter un ordre de sa hiérarchie même s’il est manifestement illégal ? Isolé, représenté par des syndicats souvent à la botte du pouvoir, a-t-il vraiment le choix ?

 

Le Ministre de l’Intérieur vient de marteler : « Pas de place pour ceux qui salissent l'uniforme de la police".

 

Permettons-nous d'ajouter,  que cesse cette "police qui contrôle ...la police", à la stupéfaction de nos voisins européens, les magistrats du Siège, indépendants, étant les plus à même d'exercer ces fonctions.

 

Que Daniel Vaillant soit, ici, remercié:"Je pense qu'il y a eu dans la police nationale d'autres victimes des turpitudes".

 

Afin que cessent les menaces.

 

Vidéo: témoignage édifiant  d'un ex-Officier de Police (20 ans de maison):

 

 

http://video.google.com/videoplay?docid=983627754218399534

 

 

 

Certains tuent. A petit feux. Sans faire de bruit. En défense NON légitime d'une institution. Accordons-leur qu'ils ne le font pas par plaisir. Probablement peut-être pas très à l'aise .

Mais les ordres....

Et la vie de leurs victimes disparaît lentement, leurs personnalités s'étiolant avec leurs repères, leurs valeurs, tout ce en quoi ils croyaient, tout ce pour quoi ils vivaient...

 

 

Que les lanceurs d'alerte évoqués ci-dessus, faisant preuve d’un courage exemplaire, seuls contre la hiérarchie, soient donc désormais honorés et non plus sanctionnés !

 

 

Ils sont la fierté de notre Police Républicaine...

 

 



05/10/2012
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